[Théâtre des Célestins de Lyon. "Le Roi pêcheur", de...

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRP03535 004
technique 1 photographie négative : noir et blanc ; 6 x 6 cm
description Adresse de prise de vue : Théâtre des Célestins de Lyon, 4, rue Charles-Dullin, Lyon 2e.
historique Après un grand oriental, Kawabata et son "Maitre de Go", Jean-Paul Lucet s'attaque à un grand français, Julien Gracq, dont il monte aux Célestins l'unique pièce, "Le roi pêcheur". Première le 11 mars 1991.
historique La transmission d'un savoir, le passage de témoin d'une génération à une autre, c'est dans cette thématique qui tient très à coeur au directeur des Célestins qu'on peut voir le fil rouge liant les deux créations que signe cette saison Jean-Paul Lucet. Première et dernière pièce de Julien Gracq, "Le roi pêcheur" s'inspire de la matière de Bretagne, comme l'écrit son auteur. Plus précisément du mythe de la conquête du Graal appartenant au cycle fameux de la Table Ronde. A sa création, en 1949, "Le roi pêcheur" est une vraie catastrophe. Les critiques en choeur éreintent son sujet "le Graal, rien à cirer". Sa forme, "c'est filandreux". Et son interprétation, seule Maria Casarès tire son épingle du jeu. A noter dans le rôle de Perceval, un certain Jean-Pierre Mocky... Cette exécution capitale, due autant au contenu de la pièce elle-même qu'au contexte de l'époque, ébranle l'auteur et peut-être tarit à jamais sa veine dramatique. Force est de constater qu'il s'en tint désormais au roman. Bien des années plus tard, quand Jean-Paul Lucet désireux de monter la pièce s'adresse à l'écrivain pour en obtenir les droits, ce dernier refuse arguant du passé. "Avez-vous lu les critiques de l'époque ? Savez-vous l'accueil qu'on a fait à ma pièce ?" C'est mal connaître Jean-Paul Lucet que de l'imaginer baisser les bras au premier refus. Convaincu de la valeur du "Roi pêcheur", "une pièce venue trop tôt à un moment où l'on n'était pas prêt à entendre son écriture", le directeur des Célestins, deux ans durant, fait le siège pacifique mais finalement persuasif de l'écrivain, puisqu'il obtient gain de cause. Non seulement Gracq accepte de voir monter sa pièce, mais il va plus loin. "Coupez si vous voulez, mais ne me demandez pas de réécrire quoi que ce soit. J'en suis incapable." Des coupures, Jean-Paul Lucet en a introduites quelques-unes qui, sans altérer le style, impriment un rythme plus cursif à l'écriture du "Roi pêcheur". Une écriture. des personnages, qu'il s'agit d'incarner sur scène. La tâche en revient principalement à Pierre Santini, "un acteur de théâtre dégrossi à la télévision", selon J.-P. Lucet qui en a fait son Amfortas ; à Nicolas Briançon, le jeune Roméo métamorphosé en Perceval ; à Cyrille Gaudin, la Lumir de la "Trilogie" claudélienne montée aux Célestins il y a deux ans et devenue la reine Kundry ; Bernard Rousselet sous les traits de l'ermite Trévrizent, et Pierre Bianco, ceux de Clingsor. Une partition musicale signée de Jean-Marie Senia n'a rien pour surprendre. En revanche, question de famille théâtrale, on n'attendrait pas, comme c'est le cas, Jean-Pierre Vergier aux costumes et aux décors. Le collaborateur attitré de Lavaudant, ce dernier étant en congé de création, a proposé ses services au directeur des Célestins qui les a acceptés avec vif plaisir. On est curieux du résultat. Source : "Gracq aux Célestins" / N.G. [Nelly Gabriel] in Lyon Figaro, 11 mars 1991, p.36.
note à l'exemplaire Ce reportage photographique contient 96 négatifs.

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